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L’IPHC | Thèses et stages Master » Les Doctorants de l’IPHC / The PhD Students of the IPHC » Pages pro » Anciens doctorants » PELÉ Marie
Dernière mise à jour jeudi 26 novembre 2009, par
Institut Pluridisciplinaire Hubert Curien - IPHC
Département Ecologie, Physiologie et Ethologie - DEPE
Equipe Ethologie des Primates
Centre National de la Recherche Scientifique - CNRS
UMR 7178 CNRS/Université De Strasbourg - UDS
23 rue Becquerel, 67087 Strasbourg cedex 2, France
Contact : Marie PELÉ
Titre de la thèse : Etude comparative des facultés d’échange chez les primates non humains
Période : 2006-2010
Encadrant(s) : Bernard THIERRY
L’être humain se différencie des autres espèces animales par son aptitude à faire du commerce ou des transactions. Il apparaît comme la seule espèce ayant développé les aptitudes à la coopération et les compétences économiques nécessaires à l’émergence d’un comportement aussi complexe que le commerce. Echanger un item contre un autre ou un aliment contre un autre peut être assimilé à un comportement basique proche des compétences économiques observées chez l’être humain : « si tu me donnes ceci, je te donne cela ».
La plupart des études expérimentales basées sur la propension des primates non humains à échanger différents items révèlent une aptitude surprenante des capucins bruns et des chimpanzés à échanger des items de différents types avec des expérimentateurs humains. Cependant, des échanges simultanés d’items entre deux individus d’une même espèce n’ont été que très rarement observés et il n’y a pas encore de preuves que d’autres espèces animales possèdent les facultés cognitives nécessaires à l’émergence de réciprocité calculée dans la nature, comme le font les êtres humains. Au vu de ce manque de preuve dans le milieu naturel, les prés requis cognitifs nécessaires à l’émergence de la réciprocité calculée ont été réévalués. La réciprocité calculée suppose l’estimation et la mémorisation de la valeur des items donnés et reçus, l’aptitude à anticiper le renvoi du bien ou du service ou le risque de perdre un objet. L’aptitude à mémoriser et à estimer la valeur des items donné et reçu a pu être établie chez plusieurs espèces de primates non humains lors de tâches d’échange. Cependant, la dimension temporelle et la sensibilité au risque impliquées dans des interactions réciproques restent moins bien connues.
Mon travail de recherche se focalise donc sur les aptitudes cognitives suivantes : la faculté à attendre une récompense lors d’un échange avec un partenaire humain, l’acceptation du risque relatif à la perte d’un objet lors d’un échange avec un expérimentateur humain et la faculté à échanger des items de différentes valeurs avec un congénère. L’avantage d’une tâche d’échange est qu’elle ne requiert rien d’autre de la part de l’animal que le geste de donner, ce qui implique un minimum d’entraînement comparé à d’autres tâches plus complexes comme celles faisant intervenir l’utilisation d’outils. Différentes espèces de primates non humains sont testées : des chimpanzés (Pan troglodytes), des orangs-outangs (Pongo pygmaeus), des capucins bruns (Cebus apella) et deux espèces de macaques (Macaca tonkeana, M. fascicularis).
Mots-clés : échange, délai, risque, réciprocité calculée, primates non humains
Little is known about the evolutionary origin of human trading capacities. Humans appear as the only species having developed efficient economic strategies. In non-human primates cooperation is constrained by social factors such as affiliation and hierarchy between group members. Individuals often interact more with kin than non-kin and, in species of low social tolerance, favors are mainly given to members of one’s own kin subgroup. In humans the use of money has overcome these kinds of constraints by normalizing exchanges between individuals regardless of clans, groups or cultures. Normalized bartering has only recently spread in human beings, beginning in historical time. Prior to conventional exchanges, Hominoid bartering was probably partially restrained by social constraints like those found in non-human primates. Studying different species of primates in their ability to exchange should highlight the roots of human economic skills.
Capuchin monkeys and chimpanzees are capable of giving and exchanging commodities. Nonetheless, reported instances of reciprocity based on calculation remain anecdotal in the wild and there is still no clear evidence that non-human species possess the cognitive abilities needed to exchange goods and services as humans do. The lack of evidence for calculated reciprocity in nature has led to a reappraisal of its cognitive prerequisites. Calculated reciprocity involves estimating the values of exchangeable items, memorizing what has been given and received, anticipating returns, and accepting the risk of losing some goods. Both the abilities to estimate the value of goods and memorization capacity have been assessed in various non human primate species. Much less is known about temporal dimension and risk sensitivity involved in exchange interactions.
My PhD project aims to investigate and compare the ability of non human primates in exchanging one good for another in experimental tasks. Exchange task is straightforward in that it requires the animals to perform a single action, i.e. giving something, which needs minimal training in comparison with most learning and tool-using tasks. This experimental situation allows exploring two basic dimensions of trading : waiting for return and accepting payoff uncertainty. Different species are tested : chimpanzees (Pan troglodytes), orang-utans (Pongo pygmaeus), brown capuchin monkeys (Cebus apella) and two macaques species (Macaca tonkeana, M. fascicularis).
Keywords : échange, délai, risque, réciprocité calculée, primates non humains
Publications
Communications